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Affichage des articles du 2012

L'art du Portrait

“L’art du portrait” Ou Le portraitiste, peintre de l’âme humaine Cette exposition, essentiellement composée de portraits, offre des œuvres par lesquelles des femmes s’incarnent au travers d’une expression singulière. Par cet acte de monstration, elles, sujet et objet simultanément, se donnent à voir au regard du spectateur passant. Ce qu’elles disent, montrent, nous échappe continuellement. C’est leur expression toujours ambiguë que je tente de saisir intuitivement pour ensuite l’offrir au regard par la médiation du portrait. Ne vous est-il jamais arrivé, devant un portrait, d’avoir le sentiment étrange et troublant que lui aussi vous observe en train de le regarder ? Que veut-il vous avouer, vous raconter ou vous remémorer ? L’envers du « portrait de Dorian Gray ». Ici le portrait ne vieillit pas mais il tente par l’illusion d’exister et de vous dévoiler cet instant d’un « existant » à jamais incarné dans la toile. Mesurez alors toute la distance avec une photographi

Voyage au cœur de l’art contemporain

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Voyage au cœur de l’art contemporain Premier acte  : Visite de la Saatchi Gallery Ce jeudi 29 mars 2012, nous (plusieurs passionnées d’art) sommes allées visiter une des expositions de la Saatchi Gallery de Londres afin d’approfondir toujours davantage notre connaissance et… compréhension de l’art contemporain. En résumé, trop peu de surprise. Qu’est-ce qui motive un artiste aujourd’hui ? A regarder de près, on a le sentiment que seule la reconnaissance est visée. Vous me direz que cela a toujours été ainsi et que le mythe de l’artiste révolté et torture n’est qu’une posture, un habit d’apparat.    Oui ! L’humain est essentiellement superficiel, vaniteux et il adore les cadres et les codes afin de s’assurer une reconnaissance, d’où peut-être ce sentiment étrange de toujours voir la même chose malgré la diversité grouillante de l’art contemporain et actuel. Au fil de cette visite nous avons eu une belle leçon d’académisme contemporain. Ces artistes sont prolixes, ils

L’art est-il une simple activité technique ?

L’art et la technique semblent d’abord s’opposer dans leur façon de se rapporter à la réalité. La technique prend pour règle l’efficacité. De son point de vue, tous les moyens d’agir sur la réalité sont bons pourvu qu’ils soient efficaces. La volonté de maîtrise qui l’anime réduit toute chose à l’usage ou à la consommation qu’on peut en faire. La technique est donc intrinsèquement utilitariste et instrumentaliste . L’art, au contraire, agit sur notre sensibilité et nous oriente vers un idéal désintéressé, qui ajoute une dimension spirituelle au monde de l’homme. Alors que les objets techniques sont consommables et périssables, les œuvres d’art, écrit Hannah Arendt, parce qu’elles sont symboliques , échappent à l’usure du temps. Elles assurent ainsi la permanence et la consistance du monde humain. ( Condition de l’homme moderne , Agora, Pocket, pp.222-223) L’art qui vise la création du beau s’affranchit donc de l’utile, et d’une fin déterminée à l’

Le Don

Depuis toujours l’acte de donner semble être l’une des opérations les plus familières ne nécessitant pas, à première vue, une définition sociologique particulièrement précise. Le don se défini tout d’abord comme une disposition bienveillante puisqu’il n’exige rien en retour. Toutefois il n’est pas besoin de chercher loin pour voir dans nos propres façons de faire qu’il y a quelque obligation non seulement à donner mais aussi à recevoir et surtout à rendre la pareille. En fait, l’acte de donner paraît impliquer toujours celui de recevoir et de rendre. Deux questions alors se posent : d’une part celle de la relative universalité du code des dons échangés, de l’autre, celle la systématique occultation de l’obligation de rendre alors que le don semble nécessité le rendre. C’est avec l’ « Essai sur le don » de Marcel Mauss en 1924, que le don devient un concept scientifique. Selon Mauss, cette institution, du don, montre un caractère doublement ambivalent. Premièr

Masculin-Féminin

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Masculin-Féminin   Lorsque l’on s’intéresse de près au couple masculin-féminin, on remarque l’existence d’un certain nombre de valeurs universellement attribuées au masculin et au féminin. Dès l’antiquité, l’opposition masculin-féminin s’apparente à celle de deux principes cosmiques. Et, dans la pensée occidentale, cette thèse a été soutenue, de façon récurrente, de la philosophie présocratique aux philosophies de la nature. Par la suite, de cette opposition au première aborde anodine, découla une forme de ségrégation des sexes. Certain lieu devinrent réservé aux seuls hommes, comme par exemple le café. L’homme, au cours de l’histoire humaine, s’arroge un pouvoir exclusif sur la femme. Le sujet qui accomplit la pénétration devient celui qui domine. D’ailleurs, Aristote voit en la femme un homme manqué. L’étude comparée des systèmes de pensée dans les différentes cultures humaines révèle que les valeurs masculines sont assimilées à des principes actifs et les vale

Les critères de l’art

« L’art, on croit pouvoir le saisir à partir des diff é rentes œuvres d’art, en une contemplation comparative. Mais comment ê tre certains que ce sont bien des œuvres d’art que nous soumettons à une telle contemplation, si nous ne savons pas auparavant ce qu’est l’art lui m ê me?” Chemins qui  mènent nulle part, Martin Heidegger Le terme art désigne aussi bien la technique, le savoir faire , que la création artistique, la recherche du beau . Comme le suggère l’expression de beaux-arts , un rapport existe entre ces deux sens ; toutefois, la création artistique et l’œuvre d’art ne s’expliquent pas uniquement par la possession d’une maîtrise. L’évolution de l’art au cours du XXe siècle a réellement ébranlé la conception traditionnelle de l’art et remis en question la notion même d’œuvre d’art . L’ahurissement du public devant l’exposition par exemple des lavabos et baignoires sans écoulement de Gaubert à la galerie nationale du Jeu de Paume, en témo

L’Art au féminin

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Soirée débat Café des Arts Rilke, Lettres à un jeune poète « si la jeune fille et la femme, dans le nouvel épanouissement qui leur est propre, imitent […] et reprennent les métiers des hommes, ce ne sera que passager. Une fois passée l’incertitude de ces temps de transition, on verra que les femmes n’auront traversé cette multiplicité et cette succession de déguisement qu’afin de purifier leur être le plus propre des influences de l’autre sexe, qui le défiguraient. Les femmes, en qui la vie séjourne et loge avec plus d’immédiateté, de fécondité et de confiance, n’ont pu faire autrement que de devenir des êtres au fond plus mûrs, des humains plus humains que l’homme, qui, léger, n’est tiré en dessous de la surface de la vie par le poids d’aucun fruit de son corps et qui, dans la suffisance et la précipitation, sous-estime ce qu’il croit aimer [….] Un jour, la jeune fille sera là, la femme sera là dont le nom ne sera plus seulement l’opposé du masculin, mais quel